
J’ai eu le plaisir et l’honneur de participer à la mission de numérisation du décor sculpté de la Tholos de Delphes, qui s’est déroulée du 1 au 16 juin 2019 dans les réserves et dans les salles d’exposition du musée de Delphes, dans le cadre du programme pluriannuel « Tholos » de l’École française d’Athènes conduit par Philippe Jockey (responsable de l’équipe archéologie du monde grec et systèmes d’information, laboratoire Archéologies et Sciences de l’Antiquité (ArScAn), Maison René-Ginouvès, Université Paris Nanterre) .

En collaboration avec Philippe Jockey, Virginie Fromageot (responsable de ressources documentaires au laboratoire ArScAn) et les étudiants de Licence 3 et de Master 1 « Archéologie et Sciences de l’Archéologie » de l’Université Paris Nanterre, Léo Bayel, Lucile Garcia Lopez, et Milena Kerner, nous avons pu mettre en œuvre un protocole de numérisation de pièces lapidaires s’appuyant sur le dispositif « de campagne » suivant :
- des studios photographiques portatifs;
- des plateaux rotatifs équipés de cibles codées pour automatiser les traitements de mise à l’échelle;
- des éclairages spécifiques (LED) et détournés (lampes « d’architecte »);
- un équipement photographique léger (deux « bridges » et trois « mirrorless », trépieds et potences);
- et un logiciel de photogrammétrie performant : Reality Capture.



S’agissant d’opérations de numérisation exceptionnellement autorisées par l’éphorie des antiquités de Phocide et le musée de Delphes, l’impératif était de pouvoir vérifier sur place, pratiquement en temps réel, la réussite de toutes les captations entreprises sur le mobilier. Chaque objet est décrit par un minimum de 150 clichés réalisés avec un pas horizontal de 15° suivant six paliers verticaux (3 par face). La prévisualisation des alignements des photographies et de la complétude des modélisations en basse résolution ont été ensuite réalisées avec la version « Demo » de Reality Capture. Malgré les limitations de ce type de licence, il a été possible de vérifier en un temps record le succès des captations, et, en cas d’échec, de les compléter ou bien encore d’en programmer de nouvelles.
Les quelques centaines d’objets photographiés pourront être ultérieurement traités en laboratoire, en haute résolution. En fonction des moyens et des technologies disponibles, nous pourrons mettre en œuvre une version complète du logiciel initialement utilisé, ou éventuellement recourir au logiciel open source Meshroom, lorsque les fonctionnalités de traitement automatique des cibles codées seront opérationnelles et que son déploiement sur le parc informatique existant pourra être envisagé.
Merci infiniment aux institutions parties prenantes ainsi qu’aux missionnaires qui ont permis le succès de cette campagne.
